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 Corriger une rédaction avec le TBI

Sommaire:

        Contexte pédagogique
        Mise en oeuvre
        Pourquoi utiliser le TBI?

        TBI et Socle commun

      


        La séance de correction d'un travail d'expression écrite s'avère bien souvent décevante pour les enseignants. Beaucoup de temps passé à préparer des supports qui ne motiveront pas forcément les élèves, un problème de transfert de compétences entre la correction faite en commun et l'autocorrection, un déficit de réflexion sur la langue au moment de l'écriture…
Ce scénario tente d'apporter une réponse en utilisant les TIC, et plus particulièrement le Tableau Blanc Interactif (TBI).

Contexte pédagogique

        Lors de la rédaction d'un travail, la majorité des élèves ne s'interrogent pas sur les faits de langue, puis ne mènent pas une réflexion corrective. De ce fait, leurs travaux se retrouvent émaillés d'erreurs qui, si le professeur leur indique, sont la plupart du temps corrigées immédiatement. Ainsi, nul besoin pour ce dernier de mener une énième leçon sur tel ou tel aspect déjà maîtrisé mais bien de réfléchir à un mode opératoire motivant pour les élèves, stimulant leur réflexion sur les réseaux lexicaux et grammaticaux, et permettant un transfert de compétences lors des travaux d'écriture suivants.

Mise en oeuvre

        La première étape s'effectue grâce au TBI sur lequel est affichée une copie d'élève. Dans la marge, l'enseignant a recensé les différentes erreurs selon un codage précis (Ex : S= syntaxe ; ASV= Accord Sujet-Verbe…) Les élèves sont alors invités à identifier ces erreurs et à venir un par un au tableau afin de proposer une solution. On remarque alors une grande motivation pour utiliser l'outil dont l'enseignant va profiter en exigeant que chaque repérage soit mis en liaison avec d'autres éléments textuels apportant un indice en vue de la solution et que chaque modification apportée soit argumentée devant la classe. De cette façon, se met en place une correction par les pairs et une véritable dynamique de groupe qui ne laisse pas de côté les élèves en difficulté que le professeur ne manquera pas de solliciter en premier et qui seront motivés à l'idée d'utiliser le TBI.
Peu à peu, le texte évolue donc au gré des corrections, des améliorations pour donner une mouture finale.

        Cette première phase ne donne pas naissance à un document distribué aux élèves car elle n'a pour but que de les inciter à s'approprier une démarche de relecture puis d'auto-correction qui leur fait cruellement défaut.
Par la suite, l'enseignant rend à chaque élève sa feuille accompagnée d'une fiche où, à chaque rédaction, l'enfant relèvera précisément le nombre d'erreurs commises de manière à mettre en valeur les progrès réalisés dans un secteur ou un autre. Cette progression apportera une bonification de la note afin de motiver les élèves les plus en difficulté et leur montrer que les efforts réalisés sont pris en compte.

        La dernière étape consiste en la rédaction d'une synthèse sur un point grammatical précis et choisi par le professeur. Là encore, le TBI est utilisé pour isoler les différents cas de manière inductive et pour affiner la synthèse par des récritures successives à partir des différentes propositions faites par les élèves. Le TBI se met au service de la construction de la trace écrite et conserve chaque étape de son élaboration quitte à revenir en arrière si cela s'avère nécessaire.


Pourquoi utiliser le TBI?

        Le Tableau Blanc Interactif est utilisé pour plusieurs raisons.

        Tout d'abord, il offre un espace de visionnage collectif qui ouvre la réflexion sur les faits de langue et la manipulation du texte à l'ensemble de la classe en même temps tous niveaux confondus. Il aide à la gestion de l'hétérogénéité. Aucun élève ne reste dans son coin, seul face à son texte et surtout à ses carences.


        L'enseignant va profiter de la motivation des élèves à venir manipuler au TBI pour exiger que la correction apportée soit accompagnée d'une justification argumentée qu'il soumettra au suffrage de la classe. De cette manière, il crée une dynamique, une évaluation par les pairs et non pas uniquement par l'enseignant comme seul garant de la norme.


        Une erreur commise par un élève lors de la correction n'a rien d'irrémédiable et le TBI rend possible le retour à un état antérieur du document d'un seul clic. Mais auparavant l'erreur est révélée, traitée et le professeur peut mener aisément sa remédiation sur un document qui reste toujours propre et lisible.


        En tant qu'espace de visionnage et de manipulation collectif, le TBI apporte une solution aux élèves qui prétendent ne pas savoir comment corriger les erreurs. En adoptant des codes couleurs, en reliant les éléments les uns aux autres…, on peut prouver qu'un texte n'est pas composé d'éléments indépendants les uns des autres mais forme un tissu grammatical, lexical et orthographique cohérent fournissant des indices pour mener à bien le travail de correction.


        Le TBI permet également le recours à des outils facilitant la correction et qui peuvent être mis par la suite à disposition des élèves en salle informatique. Parmi eux, la grammaire en ligne Magnard ou le Bréviaire d'Orthographe Française (BOF). L'objectif est de faire de ces outils des références utilisées naturellement par les élèves et toujours à disposition par opposition au savoir de l'enseignant qui disparaît quand il n'est plus là et sur lequel trop d'entre eux se reposent par facilité.


        Enfin, un argument pragmatique mais qui n'est pas dénué d'intérêt : le recours au TBI diminue considérablement le temps et le coût de préparation de la séance. En effet, nul besoin de faire des montages et des photocopies à distribuer aux élèves pour lesquels seule compte leur copie. L'espace de visionnage collectif permet l'appropriation de la démarche, l'établissement d'une synthèse écrite sur un point particulier mais au-delà, c'est le travail de l'élève sur sa copie qui importe.



TBI et Socle commun

        L'utilisation récurrente de ce procédé rend possible la validation d'un certain nombre de capacités du Socle commun des connaissances et des compétences.

Pilier 1 : La maîtrise de la langue française

                Ecrire
                - Ecrire lisiblement et correctement un texte spontanément.
                - Utiliser les principales règles d'orthographe lexicale et grammaticale.

                Utiliser des outils :
                - Utiliser des ouvrages de grammaire ou de correction orthographique

                Attitudes
                - La volonté de justesse dans l'expression écrite.


Pilier 7 : L'autonomie et l'initiative

                Capacités
                - S'appuyer sur des méthodes de travail.
                - Identifier, expliquer, rectifier une erreur.
                - Savoir s'auto-évaluer.
                - Développer sa persévérance.

                Attitudes
                - La volonté de se prendre en charge personnellement.

Philippe GODIVEAU

Collège Jean Moulin, Nogent le Roi

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