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Travailler avec Elsa, ou comment intégrer un logiciel de lecture dans une progression annuelle. |
L’intégration d’un logiciel, quel qu’il soit, n’est pas une fin en soi, mais doit être perçu comme un plus, une manière de différencier la pratique de la lecture. L’objectif prioritaire est donc de savoir de quelle manière intégrer ce logiciel dans une séquence, et plus largement dans une progression annuelle. Le premier argument à avancer
pour expliquer l’utilisation de cet outil est la diversification.
En effet, le changement de lieu, de support et de mode d’intervention
de l’enseignant fait de cette heure hebdomadaire un moment apprécié
des élèves. Par ailleurs, le tableau des
résultats proposé à la fin de chaque exercice permet de valoriser
le travail effectué, ou, dans le cas où les résultats sont décevants,
de les dédramatiser. Il ne s’agit pas seulement de donner une
évaluation de manière brute, mais de l’expliciter en compagnie de
l’élève, de prendre ainsi du recul face à la pratique de la lecture,
la lecture de consigne, et l’attitude de l’élève par rapport au travail
demandé (concentration, implication, pertinence…)
Le travail avec Elsa
favorise l’autonomie. Certes, l’implication de l’enseignant dans le
processus reste primordiale, mais elle sera de moins en moins importante
au fur et à mesure des séances. Bien sûr, le logiciel n’est pas là
pour se substituer à lui, mais après plusieurs séances et la manipulation
acquise, il permettra à l’élève de travailler en autonomie.
L’enseignant n’intervenant que dans la phase de commentaire des résultats.
En comparaison avec d’autres logiciels, Elsa permet un travail à la fois individualisé et adaptable. Les élèves travaillent en même temps sur des textes identiques mais à un rythme personnel puisque la vitesse de travail et la complexité s’adaptent au degré de réussite rencontré lors des exercices.
Utiliser un outil informatique ne suffit pas en soi à faire progresser du tout au tout un élève. En effet, après avoir déjoué le piège du graphisme ludique, il reste à évaluer l’apport du logiciel dans la pédagogie mise en place par l’enseignant.
Le premier point de questionnement est de savoir si Elsa est adaptable à des élèves en difficulté.
Ce logiciel de « perfectionnement », comme le définit l’A.F.L.,
a-t-il sa place avec des élèves pour lesquels l’acte de lecture est
une corvée ?
Deuxième problème, ce logiciel peut-il favoriser le retour
du jeune lecteur vers l’objet livre ? Quelles modalités vont
permettre l’acquisition de compétences qui soient transversales, et
pas exclusivement liées à l’utilisation d’un nouvel outil ? En
outre, il ne faut pas perdre de vue que lire à l’écran n’est pas lire
sur un support papier, d’où un nécessaire questionnement afin de favoriser
le passage de l’un à l’autre pour que la pratique informatique ne
soit pas déconnectée du reste des actions entreprises.
Dernier reproche de taille, le logiciel n’aborde pas la dimension
sémantique des textes. Il demeure centré sur la performance en matière
de lecture laissant de côté la construction du sens grâce au contexte.
Ces quelques remarques, loin de devoir
dissuader un enseignant d’utiliser Elsa,
sont rassurantes. En effet, elles relativisent l’usage des TICE, et
offrent la possibilité d’une pédagogie aménagée librement.
-
Un entretien avec l’élève après chaque exercice
pour valoriser, expliquer ou dédramatiser les résultats.
-
Etablir une feuille de suivi qui contribuera à rendre
l’élève acteur de sa formation.
-
Construire des séquences et une progression à partir
de la bibliothèque de textes. - Elaborer des évaluations à partir des textes lus, ou bien utiliser Elsa à des fins évaluatives.
1- Des objectifs clairement
définis
Voir (en document .doc) :
Feuille de suivi vierge Cette séance ne sera nullement
perdue puisqu’elle fixera les bases d’un travail plus pertinent, plus
efficace. Cela permettra également pour l’élève, placé dans une situation
à la fois stimulante et déstabilisante, de comprendre et d’accepter
ce travail.
2-
Intégrer la pratique informatique A lui seul, le logiciel Elsa ne peut établir une relation avec
l’objet livre ni traiter les textes du point de vue sémantique. Dès
lors, il faut accompagner cette pratique, l’enrichir, et l’intégrer
dans des séquences. Ainsi, grâce aux références de la bibliothèque
(http://www.lecture.org/ site
de l’Association Française pour la Lecture présentant le logiciel
et une série d’articles), il est possible de travailler par demi groupe
avec le CDI et compléter la lecture faite en salle informatique par
des activités plus « traditionnelles » autour du livre.
L’élève trouvera un écho, une cohérence dans ce travail, et l’outil
informatique ne sera pas cloisonné. En outre,
il est également envisageable d’utiliser les textes fournis par le
logiciel dans le cadre de séquences ce qui permettra d’améliorer la
compréhension initiale pour porter une attention plus soutenue sur
les enjeux sémantiques. La série F, telle qu’elle se
présente, pourrait être une piste d’approche pour l’étude des textes
argumentatifs. L’utilisation des textes de la bibliothèque sur support
papier serait suffisante, et porterait l’élève à transposer ses compétences
d’une situation pédagogique à une autre.
3-Elsa, un outil d’évaluation Le premier travail à réaliser
consiste à ménager des temps de pause réflexive sur l’usage
d’Elsa. Cela permet de faire le point sur
le parcours de chacun, sur les progrès réalisés, et sur la transposition
des compétences dans le cadre de la classe. Dans le même état d’esprit, il est bon de noter qu’Elsa n’est pas un logiciel linéaire.
En effet, la partie Historique offre l’avantage de refaire un exercice
déjà réalisé. Il devient possible de construire une évaluation des
compétences acquises, de valoriser le cas échéant les progrès, voire
de favoriser le plaisir d’une nouvelle rencontre avec le texte. On voit donc que ce logiciel
prend en charge un mode d’évaluation formative que l’enseignant peut
inclure dans sa progression. Par exemple, la série E, par
le détail des résultats selon la nature des mots attendus, offre la
possibilité de déceler les carences, et par la même, de proposer une
remédiation en classe. La fonction Historique fournira ensuite l’occasion
d’évaluer la portée de cette remédiation.
C’est
aussi la manière d’évaluer qui peut changer grâce au logiciel. On
peut remarquer que les élèves acceptent plus facilement une remarque
sur une erreur d’orthographe (série E) ou de grammaire venant du logiciel
que de l’enseignant. En effet, impossible de taxer le premier de parti
pris. Ils ressentent l’objectivité de la remarque, puis de l’évaluation.
Cela ouvre une porte de dialogue pour l’enseignant particulièrement
avec des élèves en difficulté. De ce fait, une réflexion sur les propositions
faites à l’élève, sur ses choix, devient plus aisée et plus fructueuse.
Regard
de l’A.F.L sur la lecture : http://www.inrp.fr/mvtspeda/afl.htm Présentation
d’Elsa http://tecfa.unige.ch/etu/E72b/98/burri_sykes/ELSA.htm#Début Site
de l’A.F.L : Réflexion
critique sur les deux bibliothèques : http://www.errazi.ma/pedag3.html Témoignages
sur l’utilisation d’Elsa : http://perso.wanadoo.fr/gerard.doidy/matieres/elsa.htm Pistes
d’exploitation du logiciel : http://crdp.ac-nancy-metz.fr/college2000/livre/pratiq.html Propositions
de séquences intégrant Elsa : http://www.crdp-nantes.cndp.fr/ressources/ligne/scenario/elsa/index.htm Evaluer
avec Elsa : http://www.discip.crdp.ac-caen.fr/lettres/docsress/elsa.htm
Elsa ne requiert pas un matériel de pointe, il est à noter que
le logiciel fonctionne aussi bien sous Windows 95, 98 ou XP. En revanche,
il présente une petite faille puisque les élèves peuvent constater
parfois que leur nom a disparu de la liste des inscrits. Ce problème
est rapidement résolu en cliquant sur <Utilitaires>, <Réparation>,
<Non> et <Oui>. Dès lors, la liste complète de tous les
inscrits apparaît et l’élève peut reprendre son travail à l’endroit
où il s’était arrêté la séance précédente.
Collège Jean Moulin, Nogent-le-Roi.
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