énée

      Enée, au centre du bas-relief, est représenté dans toute sa dignité: il s'agit d'un homme d'âge mûr, barbu, au visage grave, qui tient dans sa main gauche une lance; sa main droite devait tenir une patère. Lance et manteau rappellent ceux des statues des rois de Rome que les contemporains d'Auguste voyaient au Capitole. Toujours au centre, on distingue, en bas de la frise, la guirlande de fleurs qui décore l'autel où Enée va procéder au sacrifice. Au dessus de l'autel, quelques feuilles et un tronc d'arbre représentent le chêne sous lequel a lieu la cérémonie.
     A droite, dans la partie très abimée, était représenté Ascagne-Jules, vêtu à la manière troyenne, et tenant dans sa main droite un long bâton de berger.
     A gauche, deux jeunes garçons, les camilli, apportent leur aide au déroulement du sacrifice. L'un conduit la victime, une truie, l'autre porte un plat de fruits et une aiguière (une cruche). Au-dessus de leur tête, comme placé sur une hauteur, se trouve un temple, probablement le temple aux Pénates que construira Enée sur les hauteurs de Lavinium.
Ce temple contient les statues des dieux; sa forme s'inspirerait du temple des Pénates reconstruit à Rome par Auguste.

texte de Virgile

Analyse de la scène
Enée sacrifiant sur le site de Lavinium

    La scène représente Enée, accompagné de son fils Ascagne-Jules. Il vient d'arriver à Lavinium, sur le site que les oracles lui ont annoncé. Il sacrifie aux Dieux pénates, c'est-à-dire aux dieux familiaux, ceux de ses pères. Il marque ainsi sur un nouveau territoire la continuité de sa lignée familiale, et l'acte qu'il accomplit va décider de l'avenir.