L'aspect religieux

     La cérémonie représentée réunit plusieurs collèges de prêtres, c'est-à dire des groupes de prêtres qui ont la même fonction: les Pontifes, les Augures, les Flamines, - les trois Flamines majeurs et le Flamen Julialis -, les Septemviri et les Quindecemviri.

     La prêtrise est à Rome une fonction officielle qui ne suppose pas, comme dans d'autres religions, une vocation personnelle et un rapport individuel avec la divinité. Son but est de garantir l'ordre entre les hommes et les dieux en pratiquant des rites précis. L'appartenance à un collège de prêtres suit la hiérarchie sociale: les plus hauts magistrats occupent à un moment de leur vie les fonctions religieuses les plus élevées.

      Il n'est donc pas étonnant pour les Romains de voir Auguste parmi les prêtres, et à la tête de tous les collèges, même si en 13 avant Jésus-Christ il n'a pas encore la fonction la plus haute: celle de Grand Pontife.

    La présence commune de tous ces collèges à une même cérémonie est assez exceptionnelle. Elle traduit la puissance d'Auguste, qui peut se permettre de les convoquer tous ensemble.     

    Par ailleurs, Auguste a entrepris une grande rénovation religieuse, réorganisant les collèges, remettant en usage certains rites et certaines fêtes, réformant les costumes et restaurant les temples. Les jeux séculaires de 17, quelques années auparavant, ont été l'occasion de faire participer de manière grandiose les Romains à cette restauration de la religion romaine. Auguste, en faisant sculpter la procession de l'Ara Pacis, veut fixer sur la pierre son désir de fonder son pouvoir sur la pietas.

    Cette cérémonie est en effet destinée à être suivie de beaucoup d'autres, ainsi que l'indiquent le texte des Res Gestae et le texte d'Ovide (Prière à la Paix).

ara pacis