Travailler l'image c'est travailler le langage

Atelier d'écriture sur l'image en classe de seconde (aide individualisée)


Peinture sur papier de Georges Badin

Georges Badin Peintrure sur Papier

Descriptif de la séquence:

Il s'agit d'un petit groupe de de 4 élèves qui éprouvent des difficultés dans l'analyse des textes. Une première séance est consacrée à observer et tenter d'analyser la manière dont l'image est organisée. A dessein on a choisi, une image plutôt abstraite pour éviter d'emblée des popositions de descriptions qui ne retiendraient qu'un contenu référentiel. Ce faisant et peut-être paradoxalement notre objectif est bien de développer chez les élèves l'expression écrite : on sait combien il est difficile, pour le commentaire de texte, d'obtenir une analyse des procédés d'écriture et de susciter la construction du sens à partir des formes. ll semble qu'apprendre à décrire des structures mettant en jeu des figures et des couleurs "dans un certain ordre assemblées" avec un vocabulaire technique approprié soit de nature à favoriser l'analyse des formes écrites.

L'objectif était donc :
– d'apprendre à regarder une peinture a priori déconcertante compte-tenu des habitudes culturelles
– d'apprendre à organiser une description à partir des procédés techniques, comme on part des procédés d'écriture dans le commentaire de texte.
– de comprendre et d'utiliser un certain nombre de termes spécifiques (saturation, texture...) propres à l'expression picturale
– d'apprendre à interpréter de manière signficative une organisation formelle.

Après cette séance de description et d'analyse collective en classe, on a demandé aux élèves de rédiger leur analyse. Une séance a ensuite été consacrée à corriger et enrichir les textes produits. On donne ici un exemple des deux états d'une production, le deuxième état manifestant à l'évidence un progrès dans la précision de l'expression et la cohérence de l'analyse.
C Perrier Lycée Marguerite de Navarre Bourges

 

 

I° état de la description analytique de l'image

Les bandes noires sont perpendiculaires et larges, elles sont géométriques, elles laissent transparaître les autres couleurs, elles ont donc été peintes avec un gros pinceau et la peinture mélangée à beaucoup d'eau. Les autres couleurs sont le vert qui à été peinds par dessus le jaune. Au centre du jaune il y a une saturation, une tache plus foncée et qui brille, le peintre à donc mis moins d'eau et peut-être de l'huile. Les bandes noires servent à organiser l'espace. On a une opposition entre le noir qui est sombre et géométrique, et les autres couleurs qui sont claires et désordonnées. On peut dire que ces couleurs sont des formes naturalistes, naturelles. Le peintre à réalisé un glacis ( le vert est peint sur le jaune et le laisse transparaître ) ce qui donne à l'œuvre une idée de profondeur. Les coups de pastels sont en opposition totale avec les bandes noires. On retrouve dans cette peinture une idée d'ordre / désordre.

Aurore

II° état après discussion suggestions, recherche et enrichissement. Cet état du texte n'est pas pour autant considéré comme un état idéal et définitif.

Cette peinture est à première vue abstraite, c'est à dire qu'elle ne semble pas permettre une identification avec des éléments que l'on puisse reconnaître et nommer.
On discerne seulement un fond jaune et vert, deux bandes gris-noir et des coups de crayons gras.
Les bandes noires sont perpendiculaires et larges, elles laissent transparaître les autres couleurs, elles ont donc été peintes avec un gros pinceau et les peintures mélangées à beaucoup d'eau. Les autres couleurs sont le vert qui a été peint par dessus le jaune en le laissant deviner , c'est à dire sous forme de glacis. Au centre de la surface jaune, la couleur est plus foncée, elle brille : elle est plus saturée.
Les bandes noires servent à organiser l'espace. On a une opposition entre le noir qui est sombre et géométrique et les autres couleurs qui ont des formes claires et désordonnées. On peut dire que ces couleurs ont des formes qui imitent la nature et parler de formes naturalistes.
On peut aussi prendre en compte la texture, c'est à dire la manière dont est passée la couleur : pour le vert , on voit la trace assez chaotique du pinceau alors que le noir est passé par bandes régulières.
Les glacis et les différences de saturation donnent une impression de profondeur et d'intensité. Le graphisme très gestuel du crayon gras est en opposition avec la régularité des bandes noires.
On a donc dans cette peinture une opposition entre des formes géométriques et des formes naturalistes, une couleur sombre et terne et des couleurs chaudes, entre ordre et désordre, plaisir et organisation.

Aurore

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